LES GRADES MAÇONNIQUES DU RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

http://boutique-maconnique.com/tabliers-maconniques-de-maitre-rer/17-tablier-maconnique-maitre-rer-pendeloques.html

Photographie reproduite avec l’aimable autorisation de la boutique maçonnique Symboles et Signes.

Il est un domaine qui suscite souvent l’incompréhension,et qui pourtant est une caractéristique essentielle du Régime rectifié, à savoir le caractère autosuffisant et indépendant de la « voie initiatique » qui fut fondée par Jean-Baptiste Willermoz au XVIIIe siècle, qui ne saurait s’adjoindre ou coexister avec d’autres Rites maçonniques, la nature propre de la Rectification n’autorisant pas que puissent vivre ensemble, et sous l’autorité d’une même structure obédientielle quelle que soit sa dénomination, le Régime rectifié et d’autres systèmes initiatiques, ce qui est tout à fait contraire à l’esprit de l’Ordre.

L’ordonnancement des Grades du Régime, permet de bien comprendre comment est organisé le Régime écossais rectifié, sachant que l’explication du Code écarte d’entrée, tous les grades d’élus, dont celui de Chevalier Ka­dosch :

Kadosh

Voici comment les choses sont exposées dans le Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, unique règle pour le Régime rectifié :

« La Maçonnerie rectifiée ne reconnaît que quatre grades ; savoir ceux d’Apprenti, de Compagnon, de Maître et de Maître Écossais. Tous les autres grades, sous quelque dénomination qu’ils soient connus, principalement toute espèce d’élu, de Chevalier Ks. (Ka­dosch) et des grades qui leur ressemblent, sont expressément défen­dus dans toutes les Loges réunies sous les peines les plus graves, comme dangereux et contraires au but et à l’esprit de la Franc-­Maçonnerie. » [1]

Ascension6

Le sujet touchant à la religion professée par les candidats afin d’être admis en Loge, est on ne peut plus clair, sachant cependant que le terme « professer », consiste pour le Régime – qui fait preuve d’une grande sagesse et d’une infinie prudence afin d’éviter les querelles théologiques – en seulement deux points, et pas un de plus : 1°) la croyance en l’existence de Dieu, et 2°) l’immortalité de l’âme :

« Aucun profane ne peut être reçu Franc-Maçon s’il ne professe la religion chrétienne, s’il n’a pas l’âge de vingt et un ans, à moins qu’il soit fils de Maçon, ou muni de dispenses, et s’il n’est né de parents libres. » [2]

P1030223  Le grade de Maître-Écossais, qui deviendra au fil du temps « Maître-Écossais de Saint-André », est exclusif au Régime, et nul s’il n’en est membre ne peut y être admis :

« Le grade de Maître-Écossais est exclusivement affecté au régime rectifié. C’est par cette raison que, lorsqu’on le confère, ou qu’on tient Loge d’instruction de ce grade, on n’ose y faire assister aucun visiteur d’un autre régime, quelque grade qu’il ait. On ne peut le donner qu’à un Frère, qui appartient à une Loge réunie sous quel­que dénomination que ce soit, qui oblige à y payer annuellement l’écu d’Ordre. » [3]

 SPRC II

Un point extrêmement important mérite d’être souligné, le Frère devenu Maître-Écossais de Saint-André, peut se voir communiquer tous les autres grades de la Franc-maçonnerie, mais uniquement par « communication », ce qui signifie sans que soit organisée une quelconque « cérémonie » pour la transmission de ces grades :

« Lorsqu’un Frère aura été reçu régulièrement Maître-Écossais, le Vénérable-Maître de la Loge ou tel autre Frère qu’il commettra pour cela, pourra lui communiquer, sans aucun frais ni cérémonies tous les grades dénommés supérieurs dans les autres régimes, qui seront à sa connaissance, sans que pour cela le Frère, auquel ils seront ainsi communiqués, puisse se décorer en Loge d’aucun des attributs et couleurs desdits grades. » [4]

 Bijou-MX1.jpg

 

Enfin, les décors des « Maîtres-Écossais de Saint-André » font l’objet d’une description minutieuse :

« Les marques distinctives des Maîtres-Écossais sont : 1 ° ‑ Un tablier de peau blanche, coupé en carré long en travers, ainsi que la bavette, qui sera doublée de taffetas vert, la bavette rebordée de couleur de feu. 2° ‑ Un cordon vert à gros grains moiré de la largeur de deux pouces et demi, avec une rebordure de trois lignes, en couleur de feu, sur le bord extérieur seulement, avec une petite rosette aussi couleur de feu au bas. 3° ‑ Le bijou du grade en vermeil, qui sera suspendu sur la poitrine par le cordon passé au col en sautoir, et qui y sera attaché par un petit ruban couleur de feu. Ce bijou sera une étoile flamboyante à six pointes, formant un double triangle avec la lettre  « H »   au milieu entre le compas et l’équerre sur un fond en couleur de feu. Cette étoile sera entourée d’un cercle surmonté d’une couronne. » [5]

TABLIER MESA XVIIIe - Directoire de Bourgogne

Le Régime rectifié doit donc, ceci étant un point non négociable s’il se veut authentique et être pratiqué en fidélité à ses bases fondatrices, respecter les prescriptions du Code de 1778, et ne point s’en écarter, sous peine d’un éloignement dommageable et d’une distance préjudiciable dont les conséquences se feront sentir tôt ou tard et inévitablement, sur l’esprit de l’Ordre.

Notes.

1. Cf. Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, Tel qu’il a été approuvé par les Députés des Directoires au Convent National de Lyon, 5778., Ch. X. Les éléments relatifs à la transmission des grades dits « bleus » (délais, décors, etc.), sont explicitement précisés : « Les trois premiers grades seront conférés par le Vénérable-Maître de la Loge, conformément aux cahiers qui lui en auront été fournis par le Directoire Écossais. Le grade de Maître-Écossais est réservé au Député-Maître, s’il est présent ; à son défaut, ou s’il le désire, il est conféré comme les autres par le Vénérable-Maître. (…) Les Apprentis ont le tablier de peau blanche sans doublure ni bor­dure, la bavette haute ; les Compagnons ont le même tablier, avec des rubans bleus ; les Maîtres ont le tablier doublé et bordé de bleu, la bavette abattue ; les Maîtres Écossais ont le tablier comme il sera expliqué plus au long dans la suite de ce chapitre. »

2. Code Maçonnique, op.cit. En théorie, seule la cooptation est admise afin d’être reçu maçon du Régime rectifié : «Le candidat ne pourra être proposé directement que par un membre de la Loge, qui en répondra, ainsi que des frais de sa réception. Le pro­posant remettra sa proposition par écrit à la Loge, après en avoir fait part au Vénérable-Maître en particulier. Après les informations requises, on tiendra le scrutin, qui ne pourra en aucun cas se faire le même jour que la proposition. S’il est unanimement favorable, on fixera le jour de la réception ; le proposant en avertira le candidat, et le présentera au Vénérable-Maître, qui l’exhortera à se rendre de plus en plus digne de la faveur que la Loge lui accorde. »

3. Ibid.

4. Ibid.

5. Ibid.