Constitution du Grand Prieuré d’Helvétie (1779)

 

GPIH

 

Lors du Convent des Gaules [1],  les sièges des Prieurés provinciaux furent modifiés, et la Préfecture de Zurich représentée au Convent par Rodolphe Salzmann (1749-1821) Eq. A Hedera [2]  et dont il défendit intelligemment la cause, se vit élevée au rang de « Prieuré d’Helvétie ».

Grand-Prieure-Independant-d-Helvetie-2 Dans sa douzième séance, le mercredi 9 décembre 1778,  le Convent des Gaules accepta la proposition de Salzmann, de « reconnaître l’activité légale du Prieuré d’Helvétie et de consentir à l’indépendance du Directoire Écossais de la Suisse.» [3].

 L’Histoire retiendra que ce Prieuré installé le 14 août 1779, sera celui qui veillera sur la conservation du Régime Rectifié après son extinction en France au XIXe siècle [4], et qui contribuera à son réveil dans sa terre d’origine au début du XXe siècle, en transmettant en 1910 à Camille Savoire et Pierre de Ribaucourt, les éléments initiatiques indispensables à sa réédification.

Notes.

1. Cf. Actes du Convent National des trois Provinces des Gaules tenus à Lyon du 25 novembre au 10 décembre 1778, BM de Lyon, ms 5482.

2.  Saltzmann  (Dessin de G. Guérin – 1821) – Rodolphe Salzmann (ou Saltzmann), fit des études de droit et d’Histoire à Goettingue  et noua, de par ses fonctions de direction à la « Librairie académique », des relations avec les milieux ésotériques et philosophiques en Allemagne, en Suisse et en France. Se plongeant dans les arcanes de la théosophie, il y découvrit les écrits de John Pordage (1608-1681), de Jane Leade (1623-1669), de William Law (1686-1761) et de Swedenborg (1688-1772), mais c’est surtout Jacob Boehme (1575-1624) qui devint peu à peu l’objet de son principal intérêt. D’une rigueur toute germanique, rejetant les pratiques théurgiques par souci d’un rapport purifié avec le divin, Salzmann vivait enfermé dans son cabinet de travail entouré de ses opuscules, et développera une sorte de mysticisme intérieur fondé sur l’oraison de quiétude et le repos en Dieu qu’il avait puisé dans la spiritualité de Fénelon et surtout de madame Guyon dont il vénérait la mémoire et s’inspirait pieusement. Saint-Martin et Salzmann, très proches spirituellement, ne pouvaient que s’entendre et s’apprécier. C’est ce qui arriva, et c’est de par les liens qui constituèrent cette amitié à partir de 1788 lors du séjour à Strasbourg de Saint-Martin, que Salzmann lui fit partager son amour et sa dévotion pour la pensée de Jacob Boehme, pensée qui eut l’influence considérable que l’on sait sur le Philosophe Inconnu.

Quelques uns des ouvrages de Salzmann :

  • Le Renouvellement des choses, sept morceaux (1802-1810) – (extraits de Ruysbroeck, Tersteegen, Catherine de Sienne, Antoinette Bourignon, Mme Guyon, Jane Lead, Swedenborg, Bromley, etc.).
  • Les Derniers Temps (1806).
  • Coup d’œil sur le mystère du projet divin relatif à l’humanité, depuis la création du monde jusqu’à la fin des temps (1810).
  • Religion de la Bible (1811).
  • Esprits et Vérité ou la Religion des Élus (1816).

3. Cf. Actes Convent National des trois Provinces des Gaules, op. cit..

4. En 1828, le Directoire de la Ve Province de Bourgogne remit ses archives à la Préfecture de Bâle, qui les déposa ensuite à la Loge Modestia cum Libertate à l’Orient de Zurich. Les Provinces d’Auvergne et de Septimanie, fermèrent également leurs travaux entre 1820 et 1830, et le Centre des Amis fut mis en sommeil le 14 juin 1843.